Joël Lodé est né
le 3 octobre 1952 à Nantes, patrie de Jules Verne.
Il est l'aîné de deux frères, Thierry et Lionel, et d'une
soeur, Yveline.
Joël grandit en campagne, avec
un père absent, mais avec sa marraine et son oncle Tonton Claude, ainsi que sa grand-mère
qui lui donnent toute l’affection nécessaire. Cette affection que lui
témoignent sa marraine et son mari est due à la perte douloureuse
de leur jeune enfant Yannick, mort quelques mois après sa naissance.
Joël va le remplacer dans leur coeur. Une enfance heureuse et bénie,
dont on retrouve en partie et assez fidèlement l’histoire dans le
film de Jean-Loup Hubert “Le Grand Chemin”. Seul personnage du film dont on a gardé
le vrai nom : le Dr Vilaine, le médecin qui habitait en face du jardin de ma grand-mère. Les civelles
(en hiver, pas en été!), l’église, le cimetière,
la pêche au gardon avec Tonton Claude (joué dans le film par
Richard Bohringer), les disputes, les bêtises sont aussi la réalité
de cette enfance passée dans le Pays de Retz.
Enfant, Joël Lodé est
passionné par les livres de Jules Verne, et entre à 10 ans
comme membre de l’Association du Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes
(la SSNOF, Société des Sciences Naturelles de l’Ouest de la
France, section Préhistoire, puis Sciences de la Terre), grâce
à l’historien Pierre Fréor.
A cette époque, Joël
fait partie du groupe Folklorique haut-breton Sant Yann de St Jean de Boiseau,
devient organiste de l’église et continue les sorties Préhistoire,
découvrant l’une des plus belles pièces de collection de fossiles
de la région, une tige de Lépidodendron du Carbonifère.
A 12 ans, il décide que comme
Jules Verne, il fera le Tour du Monde. A bicyclette !
A 14 ans, il fait connaissance avec
son premier désert, le Sahara (1966).
Après une adolescence difficile,
il s’essaye à la magie, au théâtre, puis finit par se
retrouver au Conservatoire d’Art Dramatique, ou il ne laissera certainement
pas un grand souvenir, si ce n’est celui de piètre acteur ! Il
joue pour la télévision dans un feuilleton: "Jack".
Il devient simple employé
de banque, mais pas pour longtemps.
Le Service National est effectué
à... Mururoa où Joël aura en 1973, le triste privilège
d’assister à l’explosion de 6 bombes atomiques, assis sur le pont d’un vieux paquebot,
la Maurienne... Il pratique la plongée sous-marine dans le lagon
puis en fin de séjour, il redevient magicien à Tahiti!
Il reste toujours le rêve à réaliser, et malgré
l'avis de ses parents, Joël Lodé part le samedi 18
janvier 1975, 4 jours après avoir donné sa démission
à la banque, pour un Tour du monde à bicyclette.
France, Allemagne, Autriche, Yougoslavie,
Bulgarie, Grèce, Turquie, Iran....
Joël découvre ses premières fleurs dans le Grand Désert
Salé d’Iran, le Dasht-i-Kévir. Ce sont des tulipes ! Une passion
pour les déserts commence alors, et un long travail commence sur
l’adaptation des plantes au milieu aride...
Afghanistan, Pakistan, Inde, puis
interdiction de pénétrer en Birmanie ou en Chine. Le voyage
continue vers la Thailande en avion, les Philippines, le Japon, et Tahiti
où il manque de peu d’être expulsé pour arrivée
irrégulière.
1976. Employé chez Hachette-Pacifique,
une trop courte amitié le lie à Jacques
Brel, qui vient le voir un beau jour par surprise à la librairie.
Le voyage reprend aux Etats-Unis
où il rencontre ses premiers
cactus (pas vraiment le grand amour, à cause des crevaisons!),
et surtout les fleurs extraordinaires de ces plantes. Il établit un record du monde de traversée
à bicyclette de la Vallée de la Mort en août 1976.
Mexique, Guatemala, El Salvador, où il tombe
amoureux de Rina, une jeune indienne originaire des Pipils, tribu Maya. Il
commence alors une collection de cactus et de succulentes dans le jardin
de sa grand-mère.
De retour sur la France, il rédige
un premier livre sur ses aventures (Le Tour du Monde à Bicyclette, le Temps d'un Rêve, ed. PAC), retourne au Salvador
où il se marie en 1978. Rencontre avec Philippe de Dieuleveut, Nicolas Hulot,
Philippe Gloaguen (les Guides du Routard), Didier Régnier et bien
d’autres, toute une équipe d’amoureux du voyage d’aventure, qui se
retrouveront souvent avec Joël sur des plateaux de télévision.
Dans la même année,
Jacques-Chaban Delmas alors Premier Ministre, lui remet à Paris le
Prix de l’Aventure Sportive. Sans attendre la fin de 1978, on retrouve Joël
Lodé dans le Désert du Kalahari, au Botswana. Joël apprend
la mort de son ami Brel dans l’avion qui le ramène à Paris...
Une rencontre désicive sera également celle de Théodore
Monod, qui va l’encourager dans sa recherche sur les déserts.
Joël va commencer un cycle de conférences
financées par le Ministère de la Culture, la Région
des Pays de la Loire et la Ville de Nantes. Elles dureront 12 ans.
1979. Rina le suit dans une
invraisemblabe épopée à travers
les déserts des Etats-Unis et du Mexique. Joël écrit
son second ouvrage : "Le Guide du
Vélo autour du Monde" (PAC).
Ils découvrent de nouvelles
plantes, dont Coryphantha macromeris var. rinae, mais arrivent
en pleine guerre civile au Salvador et rentrent en France après de
nombreuses difficultés. Joël présente à Nantes le film de Walt
Disney “Désert Vivant”.
Un jeune enfant vient à toutes
les projections qu'offre Joël dans la région nantaise, fasciné
par le matériel et le contact avec le public
: il s’appelle Olivier Sauzereau, nantais également, amoureux
de sa ville et grand admirateur de Jules Verne, et deviendra l’astrophotographe,
écrivain que l’on connaît. Il devient le meilleur ami de Joël.
1980. Les déserts d’Australie,
4 mois d’un voyage extraordinaire à bicyclette où Joël
devient chercheur d’or, voyage au pays des kangourous et des
crocodiles, se spécialisant justement sur les reptiles australiens. Bien avant Crocodile Dundee
! Avec Rina, il traverse les déserts de Simpson et de Gibson jusqu'à
Ayers Rock, vivant avec les chercheurs d'opales à Coober Pedy dans
le centre du désert australien.
1981. Les Déserts d’Amérique
du Sud, au Pérou et au Chili, le désert d’Atacama, toujours
à bicyclette. Joël et Rina traversent les déserts de
Lurin et de Nazca.
Rencontre avec les momies de Tintin (Le Temple du Soleil) et les pilleurs
de tombes. Puis le Chili, avec la Vallée de la Lune et San Pedro de Atacama.
1982. Le désert de Thar en
Inde avec Rina, en tandem. Joël termine son Encyclopédie des
Déserts. La correction du manuscrit se fait chez Théodore
Monod, et Joël dort au pied du lit de son maître, dans l’Ile
de la Cité à Paris ! Il commence également son Exposition
“Déserts Insolites” avec la Maison de la Culture de Nantes et de
L-A.
1983. Les déserts et steppes
du Kenya, rencontre
solitaire avec les animaux sauvages, de nombreuses contrées avec
des succulentes encore inconnues pour la science à
cette époque, et qui seront, notamment plusieurs espèces d’Euphorbes
(décrites quelques années après par Susan Carter Euphorbia Journal N°6-7). Marcel
Kroenlein, alors Directeur du Jardin Exotique de Monaco l’invite comme conférencier
pour le cinquantenaire du Jardin Exotique.
Mort violente de son petit frère
Lionel.
1984. Naissance de sa première
fille, Karine.
Voyage solitaire et très dur dans les Déserts
des Etats-Unis et du Mexique, notamment en Basse-Californie où il
frôle la mort, et est sauvé par un pilote américain,
dans le désert de Mojave.
1985. Voyage dans le désert
jordanien, où il découvre l’Aloe le plus au nord de tout le
genre, alors complètement inconnu, et décrit 15 ans après
par son ami John Lavranos : Aloe porphyrostachys. Il retrouve à Petra
une des aventures de Tintin (Coke en Stock). Plus tard, ce sera le
lieu de décor du film "Indiana Jones et la Dernière Croisade".
Joël écrit son troisième
ouvrage sur ses aventures avec Rina : “Les Coureurs de Déserts”*. Grand succès.
1986. Dernier voyage à tandem
avec Rina : le Nordeste
du Brésil, 4 mois également très durs dans une région
excessivement altérée par l’homme. Collecte d’orchidées
pour le Jardin des Plantes de Nantes.
1987. Voyage
aux Canaries, découverte d’un monde passionnant pour Joël,
toujours à bicyclette. Sa passion pour les plantes succulentes canariennes
va le conduire à commencer un guide d'identification.
1988. Les Déserts américains
en hiver ! Les cactus sous la neige, une image très différente
de ce qu’on a l’habitude de voir. Naissance de sa deuxième fille,
Alexandrine, et dans le même temps, naissance
de l’Association ARIDES et du congrès CACTUS à Nantes. C'est
également la création de Cactus-Aventures avec le premier numéro gratuit
!
1989. Joël a prévu de
traverser le désert de Gobi et celui de l’Ordos en Chine, mais arrive
au mauvais moment : les tanks sont sur la place Tien-an Men. On lui vole
tout, depuis le vélo jusqu’à ses appareils-photo. Rapatrié
grâce à l’Ambassade de France à Pékin, il a tout
de même le temps de rencontrer le successeur de Pu-Yi, le dernier
empereur devenu non jardinier, mais directeur du Jardin botanique de Pékin,
et qui est aussi passionné de cactus. Il s'appelle Xu MinChen.
Mais Joël n’a pas pu faire
de reportage, il perd son emploi, et son divorce est imminent.
Il crée alors l’Encyclopédie des cactées
et autres succulentes (Ed. Edisud), sous forme de fiches, qui sera publiée
jusqu’en 2002 et représente à ce jour la plus grande encyclopédie
écrite en langue française avec environ 2400 fiches illustrées.
1990. Joël devient guide saharien
à l’agence Déserts à Paris. Il organise également
des voyages botaniques dans différents pays. Le catalogue de graines
qu’il récolte sur ses plantes devient le plus important de France.
1991. Tout s’arrête, la guerre
en Irak empêche tout voyage touristique en Algérie.
1992. Joël développe
son association et son journal, “Cactus-Aventures”, qui prend rapidement
une renommée internationale.
Il est élu membre de l’IOS.
1993. Divorce consommé, le
voyage à deux arrive à sa fin et Joël doit trouver urgemment
des solutions à sa vie professionnelle, car il est au chômage.
Il réussit néanmoins à réunir de grands noms
des cactus et autres succulentes lors du congrès CACTUS de 1993 :
Charles Glass, le Dr Alfred Lau, John Lavranos, Werner Uebelmann, du jamais
vu en France !
Joël propose au Maire de St
Herblain, un projet de Jardin exotique à l’ancienne carrière de Pontpierre,
la presse s'en fait largement l'écho, mais le projet est malheureusement
écarté pour absence de fonds.
1994. Il lui faut quitter à
regrets Nantes, mais il part avec sa collection (sauf quelques plantes rares
laissées au Jardin des Plantes). Un travail lui a été
proposé à Tenerife, dans les Iles Canaries, comme Directeur des Collections Botaniques à Cactus-Park.
Pas longtemps malheureusement, le propriétaire ne respecte pas les
règles de la CITES, et importe illégalement plantes, mais
aussi animaux. Joël doit laisser cet endroit douteux et trouver impérieusement
un autre travail.
1995. Norbert Kropf, de Canary Cactus,
lui propose de développer la production de graines dans sa société.
Durant tout ce temps, Joël Lodé prépare un ouvrage sur
les Plantes Succulentes des Iles Canaries, un guide d’identification
qui lui prendra plus de 11 ans. L'aventure
lui fait survoler l'île et découvrir la végétation
en parapente.
1996-1999. Travail à Canary
Cactus, voyages, première édition Cactus-Aventures
International en anglais, et le Fichier Encyclopédique Edisud
s’étoffe d’année en année : près de 2400 fiches
seront publiées. Autre passion de Joël : le pilotage. Son ami Jésus
et lui s'envolent parfois pour un tour rapide dans le sud de Tenerife. Joël
n'oublie pas ses origines et sort le biniou
de temps à autre...
2000. Joël Lodé est
envoyé en Espagne pour la création d’un golf cactus en Andalousie,
Desert Springs. On lui demande de rester, ce qu’il
fera. Plusieurs voyages seront effectués entre 1999 et 2005, au Mexique, à Cuba, en Argentine, en Afrique du Sud, La Réunion, mais cette fois plus
à bicyclette ! Ses filles viennent le visiter régulièrement.
2004. Nouvelle
proposition d'un Jardin botanique, cette fois en Espagne, à Cuevas
del Amanzora. Joël Lodé compte y aménager également
un Musée des déserts.
2005. Desert Springs reçoit
le premier prix de l’Environnement “Madera Verde”.
2006. Le Jardin Exotique de St Herblain
est créé, mais sans que Joël soit mis au courant. La Fondation
Joël Lodé est créée en Espagne, à Cuevas
del Almanzora, Andalousie. Le jardin botanique et son musée devrait
se réaliser dans les prochaines années.
L’aventure continue...